« Il n’y a pas meilleurs confidents que ses parents, ni plus complice de vie que sa fratrie. »
Serge Zeller

Tomber à nouveau enceinte … Une heureuse nouvelle qui est source de joie. Toutefois, en tant que parents d’une fratrie à venir, les questions, les doutes et certaines inquiétudes se bousculent dans nos têtes. Comment l’annoncer au grand frère ou à la grande sœur avec douceur ? Allons-nous l’accueillir, l’aimer comme le premier ? Comment l’aîné.e va-t-il/elle prendre la nouvelle ? Comment le/la rassurer au mieux pour qu’il/elle ne se sente pas seul.e ou abandonné.e ? 

Du côté des parents

Le désir de faire un second enfant peut soulever des craintes chez les parents. D’innombrables questions peuvent déjà surgir et il n’est pas toujours évident de trouver une réponse claire immédiate. J’en aborde quelques-unes ici. 

Est-ce le bon moment ? 

Question qui revient sans cesse dès qu’il s’agit d’avoir un autre bébé … Or, il n’y a pas de recette miracle. La première étape est de se poser les bonnes questions. Comment vous sentez-vous ? Vous sentez-vous prêt(s) à replonger dans la grossesse sur les plans physique et psychologique ? Êtes-vous toujours en fusion avec votre aîné.e ? Quelques questions auxquelles il convient de répondre en tenant compte des besoins de chaque membre de la famille. Être à l’écoute des besoins de chacun peut déjà offrir des éléments de réponse.

A partir de quand préparer l’aîné.e ?

Bien que cela pourrait paraître étonnant, la naissance d’une famille, d’une fratrie se prépare dès la naissance du premier enfant. La manière dont il sera traité par ses parents va avoir un impact sur sa propre manière à traiter autrui et donc son petit frère ou petite soeur. Il est donc essentiel que les parents prennent le temps pour faire les choses avec douceur ou tendresse et ce, dès l’arrivée du premier enfant. Cette préparation doit par ailleurs rester fidèle à la réalité. Le but n’est donc pas d’enjoliver la future fratrie pour que l’aîné.e accepte plus facilement l’arrivée de bébé.

Vais-je l’aimer autant que le premier ? 

Faisons une comparaison avec l’amitié. Est-ce que nous apprécions plus ou moins nos ami.e.s ? Quel est notre rapport à chacun.e d’entre eux ? Notre coeur ne se divise pas en fonction du nombre de personnes qu’on aime mais grandit au fil des rencontres. Pour la fratrie, c’est le même principe. La question n’est pas de savoir si on va aimer le deuxième enfant comme le premier. Il va être unique à nos yeux, tout comme l’est le premier enfant. Chaque enfant présentera ses particularités. Si on devait retenir une chose par rapport à cette question, c’est « L’amour ne se divise pas, il se multiplie ».

 En tant que parents, des adaptations seront nécessaires pour que la fratrie prenne son envol le plus sereinement possible. Chacun devra trouver sa place tout en étant à l’écoute des besoins de chaque membre de la famille. 

Du côté des enfants 

L’annonce d’une grossesse peut venir chambouler le monde de l’aîné.e, d’autant plus s’il/elle est encore petit.e. Lui ou elle, qui pensait rester le centre de l’attention de ses parents, prend petit à petit conscience des changements qui vont s’opérer. Préparer, rassurer, impliquer l’aîné.e pour dissiper ses craintes.

Pourquoi me remplacer ?

La première réaction de l’enfant pourrait être de se demander pourquoi ses parents veulent un autre enfant alors qu’il est là. Un tas d’émotions peuvent alors surgir … ainsi que d’autres questions. Ai-je mal fait ? Mes parents ne m’aiment-ils plus ? Les ai-je déçus ? Il est dès lors très important d’avoir une communication claire avec l’aîné.e et de le/la rassurer dès les premiers signes de tristesse ou de colère et lui expliquer qu’il/elle ne sera pas remplacé.e, qu’il/elle sera toujours aimé.e par ses parents.

Pourquoi grandir ?

Placons-nous du point de vue de l’aîné.e. Considéré.e comme grand.e, il/elle doit alors faire face à un changement (parfois inconscient) de comportement de la part de ses parents. A la naissance de son frère ou de sa soeur, l’aîné.e doit souvent endosser certaines responsabilités car il/elle devient tout à coup « le/la grand.e » de la famille. Imaginez les dégâts pour un enfant en bas-âge dont les besoins sont similaires à ceux d’un bébé … Responsabiliser, faire grandir trop vite ou d’une façon non adaptée l’aîné.e peut aboutir à une relation conflictuelle au sein de la famille et de la fratrie naissante.

Pourquoi partager mes affaires ?

Avoir un deuxième enfant semble parfois plus simple pour les parents car ils disposent déjà de tout le nécessaire pour pouvoir l’accueillir dans de bonnes conditions. Or, bien qu’il s’agit ici de la solution facile, il est essentiel que chaque enfant se distingue de l’autre dans sa manière d’être ou encore ses préférences. Chaque enfant veut être unique aux yeux de ses parents. Qui dit unique, dit aussi avoir des vêtements, des jouets différents. Chacun pourra ainsi exprimer ses préférences, ses particularités et être pris en considération dans tout son être. 

En tant qu’aîné.e, les émotions peuvent parfois être si fortes que les choses en sont compliquées. Optimisme et confiance en soi devraient être les maîtres mots des parents pour que leur premier enfant trace son chemin sereinement.

 

Construire votre boîte à outils 

Accueillir un deuxième enfant peut être fait en toute conscience et dans le respect des besoins de chacun. Ci-dessous, je vous présente une ébauche de boîte à outils qui prend en compte toutes les étapes, d’avant la conception de bébé jusqu’après sa naissance.

Avant la conception de bébé

Préparer l’aîné.e se fait dès la naissance du premier enfant. Les parents devront prendre le temps et déjà créer des moments de qualité avec le premier enfant. Ils devront évoluer avec lui dans la douceur et la tendresse. Car tout ce qu’ils feront sera retenu par ce bébé, cet enfant et sera reproduit comme tel. Il est donc impératif que ce premier enfant évolue dans un climat de douceur.

Instaurer des rituels, des routines pour le premier enfant est bénéfique, d’autant plus s’ils sont maintenus dans le temps et surtout après la naissance du deuxième enfant. Ils vont servir de repères et surtout de points d’ancrage, d’environnement sécurisant pour l’aîné.e dont l’organisation familiale va être modifiée du jour au lendemain. 

Voici quelques exemples de routines simples à mettre en place :

  • Le bisou/câlin du matin
  • Préparer le petit-déjeuner
  • Préparer le dîner
  • Faire la sieste dans le « grand » lit
  • Préparer le goûter
  • Prévoir un moment dans la semaine pour faire de la pâtisserie
  • Lire l’histoire du soir
  • Faire un massage du soir
  • … et tout ce qui peut s’intégrer à votre quotidien !

L’important n’est pas de créer un rituel en soi mais de faire des éléments de votre quotidien une routine propre à votre famille.

Pendant la grossesse

Une fois bébé dans le ventre de maman, il existe une multitude de manières de préparer l’aîné.e à l’arrivée de son petit frère ou de sa petite soeur. Je vais zoomer sur trois pratiques qui peuvent être maintenues ou transformées après la naissance de bébé.

  • Placer un instant câlin dans la journée

Par l’instant câlin, les parents montrent à l’aîné.e qu’ils l’aiment, ce qui va maintenir le sentiment de sécurité déjà développé. Par ailleurs, l’aîné.e va se familiariser avec ce petit être qui est en train de grandir dans le ventre de sa maman. Cet instant câlin pourra ensuite être maintenu après la naissance de bébé, avec bébé.

  • Masser le ventre de maman

Le soir à l’heure du coucher, maman se couche dans son lit et invite l’aîné.e à venir poser sa tête sur son ventre. Papa peut également être présent. Cette routine peut durer un certain temps, l’objectif étant de créer un lien entre bébé et l’aîné.e tout en procurant à maman un moment de détente. 

  • Confectionner un album photos évolutif 

Les parents peuvent raconter à l’aîné.e sa naissance et commencer un album de sa vie. Ils peuvent en faire un rituel en famille. Une fois par mois, tout le monde se réunit pour choisir les photos et les disposer dans un album fait maison. Des pages seront laissées blanches pour les compléter avec les échographies et ensuite les photos du deuxième enfant.

A la naissance 

Une fois bébé né, il convient de mettre en place la première visite : celle de l’aîné.e. Organiser la première visite avec l’aîné.e va lui donner de l’importance et le rassurer. Il est donc primordial d’accorder un moment de qualité à cette première rencontre entre frère.s et soeur.s. 

Pourquoi ne pas confectionner une boîte du super grand frère ou de la super grande soeur ? Cette boîte contient plusieurs cadeaux personnalisés qui ont du sens : faire plaisir mais surtout impliquer et être utile. Par exemple : des livres sur la fratrie, un mini appareil photo pour compléter l’album photos évolutif de la famille, … N’a de limite que l’imagination des parents ! 

La doula pour vous aider

En tant que doula de la fratrie, j’aimerai orienter les parents qui sont sur le point d’avoir un deuxième, troisième, … enfant vers une approche sereine et positive. Ils sont en effet les meilleurs alliés pour leur aîné.e. Les parents sont les seules personnes à pouvoir réellement rassurer l’aîné.e en cas de doutes. Par ailleurs, ils offrent à cet enfant un magnifique cadeau de la vie : celui d’avoir un frère ou une soeur, un complice de tous les jours.

La doula de la fratrie peut intervenir de différentes façons.

  • La rencontre doula :
    une rencontre est organisée avec la fratrie et les parents pendant la grossesse de maman pour jauger le ressenti de l’enfant et son appréhension par rapport au bébé à venir.
  • Mise en place de rituels :
    la doula analyse avec les parents et les enfants les habitudes de la famille et propose des routines appropriées à mettre en place au sein de la famille.
  • Soutien postnatal :
    la doula peut également apporter son soutien aux parents au retour à la maison pour leur octroyer un temps d’exclusivité soit avec bébé soit avec les plus grands enfants. 

D’autres types de services peuvent également être proposés en fonction des besoins des parents.

Vous êtes enceinte et vous souhaitez préparer votre(vos) aîné.e(s) ? 
Découvrez ici comment je peux vous accompagner.
Pour plus d’informations, contactez-moi par e-mail à hello@happybelly.be ou par téléphone au 0499 62 28 16.